Jean-François OUDRY – Salon 2018
Les paysages portent les marques d'une série de décisions prises,
entre la part du constat documentaire et le geste qui organise et construit. Neutralité et indifférence du sujet ordinaire ou du lieu en déshérence nous conduisent vers une perception de l'espace en mutation, un entre deux temporel qui place la peinture du côté du vivant, du côté de l'histoire qui, incarnée par l'action, investit le cours des choses et du temps.
Ainsi, les traces et les formes deviennent comme autant d'éléments, répertoire de fragments composites qui constitue un sédiment, une texture. Il y a donc une matière paysagère en attente de réhabilitation, un organisme vivant fait de strates multiples, voire saturé de sa propre densité, qui semble nous proposer de réinvestir à partir de ces constantes mutations, un autre regard sur le monde, comme si nous aurions à faire quelque chose de cet héritage, de ces histoires, de cette continuité, de cette fameuse requalification des espaces si présente dans la réflexion actuelle sur les formes d'art.